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Le prochain café-philo du Kairn se tiendra le vendredi 7 février de 17h à 19h autour de la question suivante : La vérité a-t-elle encore un sens ? Question centrale pour la philosophie occidentale qui a constitué son identité même depuis l’antiquité puisque elle peut se définir comme la recherche critique et rationnelle de la vérité. Toutefois cette question demeure d’une actualité brûlante dont l’élection de D.Trump n’est qu’une illustration criarde avec ses mensonges répétés, la déferlante des « fake news », les théories du complot qui vont bon train. Alors à quoi bon et pour quelles raisons se soucier de la vérité dont nous pouvons même douter qu’elle demeure encore une valeur ? Commençons par proposer une définition de la vérité. La vérité serait l’adéquation de l’esprit et de la chose, c’est-à-dire la correspondance entre l’intelligence qui conçoit et la réalité qui est. Mais autant dire que la première confusion à éviter serait de faire de la vérité une propriété du réel alors qu’elle n’est en réalité qu’une proposition, une propriété du langage. C’est dire que les catégories de « vrai » et de « faux » ne s’appliquent pas au réel parce qu’elles ne sont que des propriétés du langage. Ainsi la proposition il neige est vraie si et seulement si il neige au moment où je la formule.
De plus, même si cette définition peut entraîner un assentiment elle n’en soulève pas moins quelques problèmes. Par exemple que penser des vérités mathématiques ? Ont-elles une cohérence interne qui n’a pas nécessairement le réel comme objet ? Pour autant sont elles moins vraies ? Ne parlons-nous pas de vérités formelles qui obéissent au principe de non contradiction interne et qui, ainsi, peuvent bien être tenues pour vraies ?
Ce qui nous amène sans doute à interroger un autre pan des connaissances où la vérité demeure bien un des enjeux fondamentaux. Ne pouvons-nous dire que chaque savoir prétend établir des vérités afin de garantir une fiabilité réelle ? Ainsi il nous faudrait distinguer plusieurs familles de sciences et, par conséquent plusieurs conceptions de la vérité.
Disons qu’il y a 4 familles de sciences :
1/ Les sciences exactes (logique et mathématiques).
2/ Les sciences expérimentales (sciences physiques, biologie, anthropologie).
3/ Les sciences humaines (histoire, psychologie, sociologie etc.).
4/ Les sciences cognitives (neurobiologie). Les dernières nées.
Et l’on ne peut que constater qu’entre ces vérités il y en a qui sont beaucoup plus certaines que d’autres.
Que pouvons-nous penser des vérités historiques par exemple ? Ne sont-elles pas variables en fonction de plusieurs histoires ? Autant dire que le débat et plus encore les polémiques n’ont que peu de garde fous.
Alors si toutes les vérités ne sont pas suffisamment objectives, ne peuvent faire références sur lesquelles s’appuyer, faut-il donc en douter ? Nous sommes ici confrontés au scepticisme qui semble induire que les vérités sont changeantes, mais surtout manquent de cette indubitabilité dont Descartes voulait partir pour fonder sa philosophie. En bref y-a-t-il des vérités absolues ou encore universelles ? Et là encore ne sommes-nous pas confrontés à ce qui relève de la croyance et de l’opinion ? Que vaut la foi, en tant que vérité révélée, face à la raison qui introduit le doute au sein même de cette « expérience mystique » ? N’est-elle pas plus assurée, réconfortante et aidante face à la poussière que nous sommes et à la finitude qui est la nôtre ?
Mais, pour en revenir à notre époque et au conflit permanent des croyances et des opinions qui se déversent sur les réseaux, elles illustrent le règne du subjectivisme et du relativisme. Or quelles en sont les conséquences ? Toute opinion peut-elle prétendre à la vérité ou à sa vérité ? De plus peut-on raisonnablement affirmer que toutes les opinions se valent ? Et si tel n’est pas le cas comment les départager ? La vérité pourrait-elle être un critère d’évaluation ? Bref si ce n’est pas la guerre de chacun contre tous c’est bien une guerre à la vérité qui est déclarée. Soyons pragmatiques que diable et pouvons-nous oser affirmer que si « nos » vérités nous sont utiles alors ne sont-elles pas vraies pour nous ?
Pour finir ne sommes-nous pas en train de basculer ou de glisser vers l’ère de la post-vérité puisqu’il n’y aurait plus que les plus ou moins raisonnables qui lui donnent encore du sens? Que vaut alors la démarche philosophique ?
RDV le 7 février pour en débattre!
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Back to earth nous a rendu visite et est reparti avec un petit film : ruralité, le succès des cafés librairie
le film LE KAIRN LA BELLE ALLURE pour vivre le Kairn en son, en mots et en image
réalisé par Jean Pacholder. Pendant les printemps et été 2018, Jean a fait partie de l’équipe, avec sa caméra. Merci à lui pour le film et pour la libre diffusion.
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L’émission CARNET DE CAMPAGNE du 4 juin 2019 sur les Pyrénées, France Inter
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Et aussi
Les In8 parlent de nous ! Les In8, c’est une maison d’édition à Morlaas, qui a notamment publié Le goût de la viande de Gildas Guyot, un premier roman que nous avons beaucoup aimé comme vous le savez…
Un Web magazine parle de nous ! Il s’agit de ICI, tout va bien, Territoires d’actions, de projets et d’utopies en partage…… et un nouvel article https://www.ici-toutvabien.org/applaudir/388-besoin-de-prendre.html
Suite à son passage au Kairn fin juin, Sarah Roubato a écrit un article dans La Relève et la peste
Belles occasions d’aller voir leurs sites !