Pendant les vacances scolaires, le Kairn sera ouvert tous les jours du 9 février au 11 mars de 10h30 à 20h00 (dernière commande 19h15)
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vendredi 8 mars à 18h00,
Participation au chapeau

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vendredi 15 mars, de 18h00 à 20h00

Café philo avec Jean Yves MERCURY

Être humain : est-ce avoir un corps ou être un corps ?
A la fin du dernier café-philo c’est le problème du corps qui est venu dans la discussion mais il nous a été difficile de trouver une question. Aussi je vous propose pour ce vendredi soir la question de notre incarnation. Être homme, écrivait H.Bergson, « c’est être corps autrement. » mais qu’entendre précisément par là ? Quelle peut donc être la signification de cet « autrement » ?
Nous le savons tous, nous naissons et venons au monde en tant que corps ce qui est poser la réalité du corps comme une évidence sensible première. Pourtant la philosophie occidentale n’a-t-elle pas refoulé le corps ? N’en a-t-elle pas fait un objet, voire une dimension négative, source d’erreurs, de « faux témoignages », voire de « déraison » et ou de folie parce que les sentiments nous agitent? Il nous faut rappeler ici le dualisme âme/corps institué par Socrate et Platon, structure oppositive qui assurait la prééminence de la pensée/de l’esprit sur le corps/la matière. Autant dire que le corps est un obstacle à la connaissance, à la recherche de la vérité. Il convient de le museler pour s’élever jusqu’à l’autonomie progressive de l’âme. Telle est l’orientation de l’éducation des philosophes qui doivent gouverner la cité parce qu’ils peuvent parvenir à la connaissance du Bien.
N’est-ce pas en ce sens d’ailleurs que nous pouvons dire que nous avons un corps et qu’ainsi il est réduit au statut d’objet dont nous nous servons en tant que sujet ? Si le cordonnier se sert bien de ses yeux et de sa vision ainsi que d’outils c’est bien qu’il est le sujet agissant et connaissant usant d’une technique, d’un savoir-faire. Avoir un corps, n’est-ce pas d’une certaine manière faire une distinction entre l’avoir et l’être ? Nous savons tous que nous ne sommes que des sursitaires et que la condition humaine reste définie par sa finitude. Nous sommes des êtres pour la mort et notre corps est voué à la destruction, à l’anéantissement, à la poussière comme le souligne la religion chrétienne. Pouvons-nous dire d’ailleurs que cette négativité du corps, cette dualité de notre « nature » n’est jamais qu’un héritage judéo-chrétien dont nous avons grand mal à nous débarrasser, tout empoisonné par lui que nous serions selon F. Nietzsche ? L’idéal ascétique a-t-il vraiment triomphé et ne faisons-nous pas une erreur d’interprétation sur cette orientation et interprétation du corps par la religion chrétienne ? Plutôt qu’erreur n’est-ce pas une orientation de certaines doctrines qui ont condamné le corps ? Voilà ce qu’écrit Louis-Marie Guitton à propos du corps humain : « Le corps dit quelque chose de Dieu. Il parle surtout du Christ, venu jusqu’à nous en chair et en os. On peut même dire qu’on ressemble à Dieu dans notre corps. » L’incarnation ne serait donc pas un mal, une déchéance, une menace mais ne peut-elle le devenir ?
Il faudra attendre bien longtemps pour philosophiquement re-découvrir le corps non pas comme un objet parmi d’autres, pas plus qu’un objet pour un sujet (c’est-à-dire une conscience) mais bien comme un « sujet-objet ». Ainsi le corps devient notre être-au-monde, sujet de la perception, entre l’un et l’autre et surtout glissement de l’un à l’autre ; c’est en particulier la démarche phénoménologique qui va permettre cette réhabilitation du corps en s’efforçant de dépasser tout dualisme. Ainsi je n’ai pas simplement un corps comme l’animal en a un, je suis mon corps et il est mon mode d’être au monde, à moi-même et bien sûr aux autres. Si, et pendant longtemps, la science a fait du corps un objet, aussi complexe soit-il, est-il toujours « tenable » de le réduire à cette seule réalité ? Si pour le connaître il faut bien le réduire à ce statut d’objet pouvons-nous considérer que nous ne sommes pas ce corps vivant, sentant, percevant et pensant ? Pensons-nous jamais avec notre corps ou sans lui, c’est-à-dire en nous coupant de lui ? Sommes-nous autres que notre corps ? Et si oui que pouvons-nous prétendre être ? Qu’est-ce donc qu’être une personne ? N’est-ce pas être cette incarnation, cette chair qui perçoit, éprouve et pense car le langage lui-même, les mots ne sont-ils pas de l’ordre de la corporéité ? Nous avons et sommes un corps parlant, un corps sentant-sensible dont nous ne finissons pas d’interroger et de tenter de comprendre les imbrications qui existent entre le corporel et le spirituel ?
Pour tout dire, si je suis mon corps, si je n’en suis pas séparable, si je ne puis le quitter, il est la sentinelle silencieuse qui sous-tend mes actions et même mes pensées, n’est-ce pas reconnaître qu’être humain c’est bien être chair, être corps, ouvert au monde et aux autres ?
Nombre de questions ne manqueront pas d’être posées.

JY. Mercury.

Nous vous remercions de réserver si vous souhaitez manger après le café philo au 0562421063 ou par mail : lekairn@gmail.com.

 

LE KAIRN SE REPOSE DU 20 MARS AU 4 AVRIL…
pensez à anticiper les commandes si vous voulez récupérer les livres avant fermeture!!!
Pendant la fermeture vous pouvez envoyer un mail en cas de besoin, une petite souris passera de temps en temps pour envoyer les commandes afin que vous les récupériez à la réouverture!
Le département nous fait l’honneur d’une petit film sur le Kairn dans sa série sur les Hauts Pyrénéens ICI

Back to earth nous a rendu visite et est reparti avec un petit film : ruralité, le succès des cafés librairie

le film LE KAIRN LA BELLE ALLURE  pour vivre le Kairn en son, en mots et en image

réalisé par Jean Pacholder. Pendant les printemps et été 2018, Jean a fait partie de l’équipe, avec sa caméra. Merci à lui pour le film et pour la libre diffusion.

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L’émission CARNET DE CAMPAGNE du 4 juin 2019 sur les Pyrénées, France Inter

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Et aussi
Les In8 parlent de nous ! Les In8, c’est une maison d’édition à Morlaas, qui a notamment publié Le goût de la viande de Gildas Guyot, un premier roman que nous avons beaucoup aimé comme vous le savez…
Un Web magazine parle de nous !  Il s’agit de ICI, tout va bien, Territoires d’actions, de projets et d’utopies en partage…… et un nouvel article https://www.ici-toutvabien.org/applaudir/388-besoin-de-prendre.html

Suite à son passage au Kairn fin juin, Sarah Roubato a écrit un article dans La Relève et la peste
Belles occasions d’aller voir leurs sites !